Emilie Denard – Résumé

par Gelydrihan
Landscapes from Middle-earth

 

Mémoire de Maîtrise [LLCE Anglais],

année universitaire 2001-2002
Sous la direction de Madame J. Avner

Université Paris 13

Landscapes from Middle-earth
Emilie Denard

Ce travail s’intéresse au rapport entre le texte et l’image chez Tolkien, en étudiant la façon dont ses œuvres, notamment The Hobbit et The Lord of the Rings, ont été illustrées, que ce soit par l’auteur lui-même ou par d’autres artistes tels qu’Alan Lee, John Howe, Ted Nasmith, ainsi que les frères Hildebrandt, qui sont parmi les illustrateurs de la Terre du Milieu les plus appréciés du public.

Cependant, la très grande diversité des thèmes abordés par les artistes ne permettait pas de faire une étude complète des illustrations dans le cadre d’un mémoire de maîtrise. C’est pourquoi, comme le titre de ce travail l’indique, la recherche a été centrée autour de la représentation des paysages.

Qui dit paysages dit représentation de l’espace. Or ceci est une notion très importante dans les œuvres de Tolkien, puisque les deux romans étudiés ici sont les récits des voyages respectifs de Bilbo et Frodo, chacun devant accomplir la tâche qui lui a été confiée. Il est donc indispensable au lecteur tout comme aux héros de pouvoir se repérer dans l’espace afin de trouver son chemin. C’est pourquoi la première partie de ce mémoire est consacrée aux cartes conçues pour accompagner The Hobbit et The Lord of the Rings, en essayant de définir leur(s) fonction(s) dans ces deux livres : sont-elles destinées uniquement à informer le lecteur sur la géographie de la Terre du Milieu ou jouent-elles un autre rôle ? En d’autres termes, font-elles partie de l’histoire (certaines, comme Thror’s Map, sont présentées comme étant « authentiques », ou du moins des copies de cartes authentiques) ou ne sont-elles que des documents ajoutés par l’auteur pour aider le lecteur à se familiariser avec ce monde imaginaire ?

Les cartes étudiées ici sont celles de Tolkien, puis celles de John Howe, redessinées à partir de celles de Tolkien. Un premier chapitre traite des cartes présentes dans The Hobbit, puis un deuxième de celles conçues pour The Lord of the Rings, en faisant ressortir leur aspect médiéval, non négligeable dans une telle étude.

La deuxième partie, construite autour des illustrations proprement dites, est divisée en quatre chapitres, chacun visant à explorer un des types de paysages que l’on retrouve le plus souvent chez Tolkien.

Le premier chapitre présente la Comté des Hobbits, à la fois point de départ et d’arrivée des personnages principaux des romans. Après une présentation des images, l’étude explore la façon dont cette contrée est perçue par les illustrateurs, et s’attache aux différents aspects qu’ils ont choisis de matérialiser visuellement, en essayant de définir l’effet produit par ces représentations sur le lecteur, et en quoi la perception du lecteur se trouve influencée.

Le deuxième chapitre se focalise sur les forêts enchantées (the Old Forest et Fangorn), et analyse dans un premier temps les représentations anthropomorphiques de Old Man Willow et Treebeard. Ensuite, l’accent est mis sur l’influence médiévale qui se fait sentir quant au(x) rôle(s) que jouent ces forêts dans The Lord of the Rings, à travers les rumeurs qui circulent à leur sujet chez les Hobbits et chez les Elfes, ainsi qu’à travers leurs habitants, qui suivent, dans une certaine mesure, le modèle druidique (Treebeard) ou celui de l’ermite (Tom Bombadil).

Quant au troisième chapitre, il explore les paysages elfiques de Rivendell et Lothlórien, en tentant de mettre en évidence la façon dont les artistes ont représenté l’atmosphère magique qui règne sur ces endroits et en posant la question de savoir si ce sont les elfes qui agissent sur ces lieux et les rendent magiques, ou si ce sont les paysages qui sont chargés de magie et agissent sur leurs habitants.

Le dernier chapitre est consacré aux royaumes déchus ou sur le déclin, tels que Moria et Gondor. L’étude des illustrations de la Moria prend en compte le mont Caradhras, et celle de Gondor s’intéresse à la fois à l’Argonath et Minas Tirith, en essayant de voir de quelle manière les artistes ont procédé afin de faire ressortir le symbolisme dont ces lieux sont empreints et leur(s) rôle(s) dans The Lord of the Rings, et en quoi les illustrations montrent que Moria et Gondor sont des « vestiges » de grandes puissances du passé, chargés d’une partie de l’histoire de la Terre du Milieu.

Cette recherche s’appuie principalement sur les œuvres de Tolkien (romans et lettres), car peu d’études ont été publiées au sujet des illustrations de la Terre du Milieu. Néanmoins, l’ouvrage publié par Wayne Hammond et Christina Scull [1] concernant les peintures et dessins de Tolkien a fourni les principales pistes de départ pour l’étude des images. A ceci viennent s’ajouter les interviews des artistes trouvés sur différents sites web, les livres de Vincent Ferré [2] et de Tom Shippey [3], les thèses de François Ducreux [4] et de Roderick O’Brien [5], qui ont constitué les grandes bases de la réflexion menée tout au long de ce travail.

[1] J.R.R. Tolkien : Artist Illustrator. New York : Houghton Mifflin Company, 2000 (traduit sous le titre J.R.R. Tolkien : Artiste et illustrateur , Paris, Christian Bourgois, 1996)

[2] Tolkien : sur les rivages de la Terre du Milieu. Paris : Christian Bourgois, 2001.

[3] Tolkien : Author of the Century. London : HarperCollins, 2001.

[4] « L’espace imaginaire dans les œuvres de J.R.R. Tolkien, The Lord of the Rings, The Hobbit, The Silmarillion, Unfinished Tales ». Thèse de Doctorat sous la direction du Professeur François Gallix, Paris 4, 1995.

[5] « Bases des œuvres de J.R.R. Tolkien : son art et ses sources ». Thèse de Doctorat sous la direction du Professeur Rose Meneses, Nancy 2, 1996.

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